WoozMoon WoozMoon

parceque

Un jour……

Je me suis noyée dans ma flaque de nuage…….

Un jour j’ai décidé de ravaler les déluges que j’ai fuit trop longtemps; j ai  recousu les grands froids, les vérités qui coupent, les choses trop pâles qui remplissaient mes gestes et le fond de ma pupille.

Spontanéité, accepter d’avoir mal, j’avais perdu le sens de certains mots, perdu l’usage de mon corps, la pulsion de vie, l’oeil qui brille.

Quand une émotion me parcourt, quand celle-ci n’a pas de définition, quand celle-ci fait simplement  partie de la vie.

Comme si nous humain on pouvait prétendre tout décrire  par la simple « parole ».

Combien de fois un regard qui transperce ta tête. La buée sur le coin de ton cœur, le crépitement du contact, le vide tous ces matins sans soleil, la chaleur qui remplit tes mains, quand les couleurs déteignent, calme dispersion cérébrale.

J’aime ……… »l’indéfinissable »……Comme ce qui fait que je suis encore debout.

Les choses plus fortes que la prétention humaine, les choses qui dérangent sans que tu saches vraiment pourquoi. Les choses qui font que les barrières tombent entre les mains, les cœurs, la connexion. Les choses qui font frissonner les quatre coins de ton corps.

Je n’ai pas vraiment de mot pour expliquer le sens de ma peinture. Pourquoi je fixe inconsciemment  chaque chose qui perturbe le rythme de mon cœur : de la pluie fine sur les trottoirs gris au parfum des courants d’air, du grain de ta peau au sang  qui coule trop souvent sur mes joues.

J’ai peur d oublier, peur de me laisser manger par le surplus d’émotions chaque jour, peur quelle m’attache les mains me laissant victime de ma propre sensibilité.

Ce n’est pas simple de retranscrire véritablement l’ensemble de toutes ces émotions. La peinture, la photo, la vidéo, la musique, j’aimerais tout mettre dans une même bulle.

J’essaye tous les jours de vivre dans ce monde. J’essaye tous les jours de voir du beau dans l’incompréhensible, du bleu dans le gris, du sens dans cette société.

Je ne sais pas trop ce qu’est l’art esthétique, je sais juste qu’elle est pour moi un moyen de ne pas mourir.

J’active mon second regard, celui que mon père m’a appris à utiliser.

 » Ma fille, tu peux t échapper quand tu veux, quand tout devient trop lourd »

Le regard de l’abstraction, celui qui fait que tu t’émerveilles sur l éclat d un morceau de bitume, du reflet du soleil sur le coin de ton jean. Celui qui te fait voir la matière avant l’objet, le vert sombre et fragmenté avant la montagne, le bleu liquide et vivant avant la mer.

Mon père, lui, l’homme qui aime le simple, le subjectif, le vide, le granuleux, le lisse, le froid et le brûlant, l’émeraude qui sort de l’immortel, le brun cendré de l’après cuisson, céramiste qui s’est perdu dans trop d’abstraction peut être ! Pourtant professeur aux beaux arts. Il ne voulait pas vraiment que je mette mes doigts la dedans « c’est dur ce monde ma fille, c’est pas pour les rêveurs ».

Ma mère n’avait je pense pas les mots tout comme moi. Sculptait, aimait, criait, riait, dérapait, décousait, s’enterrait. Elle s’est retrouvée vite prisonnière de ses maux. « Ma fille crée, c’est ce qui te sauveras ».

C’est ici la dernière phrase qu’elle m’a écrite.

Qui vivra verra, j’aiguiserai mes pinceaux quoi qu’il en soit, j’aime avant de haïr.

 

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